La France aime faire de grands discours en faveur de la voiture électrique et de la transition écologique. Notre gouvernement soutient l’industrie automobile en ce sens, mais alors, pourquoi tout semble être fait pour saborder les efforts engagés ?
Tous les mois (ou presque), de nouvelles mesures viennent rogner le peu d’avantages auxquels les voitures électriques pouvaient prétendre : bonus écologique, avantages en nature, gratuité de la carte grise… C’est bien simple, dès que l’on a l’impression que la France fait un pas dans le bon sens pour la transition écologique, elle en fait trois dans la direction opposée.
Quand la fiscalité prend le dessus
Dans un monde idéal, la voiture électrique n’aura plus besoin de subventions et autres avantages pour convaincre les ménages de l’adopter. En attendant, faire baisser son empreinte carbone n’apparaît pas comme une priorité, alors qu’une partie de la population se bat pour boucler ses fins de mois. Il est alors encore nécessaire d’agiter quelques carottes pour concrétiser le changement.

Pour rendre la voiture électrique plus attractive, nos voisins utilisent différents arguments : exonération de TVA, fiscalité allégée, péages gratuits, voies de covoiturage accessibles, etc. Tout ne se résume pas à une remise sur le prix de vente (type bonus), même si c’est certainement la méthode la plus populaire. La gratuité de la carte grise des voitures électriques faisait partie de ces coups de pouce qui ont disparu subitement au 1ᵉʳ mai — sauf pour les habitants de la région Nord-Pas-de-Calais — et c’est bien dommage. Ce sont des économies de bout de chandelle, insignifiantes à l’échelle du budget de l’État
Les modifications sur les avantages en nature pour les entreprises début 2025 vont également avoir des conséquences néfastes sur les ventes de voitures électriques. Tout ça pour quoi ? Difficile de quantifier ce que l’État en retire face aux dommages causés. Quant au malus au poids qui devrait bientôt s’appliquer aux modèles électriques, il va finir par enterrer tous les efforts de verdissement (et de rajeunissement) du parc automobile.
Un contexte moins favorable
Lorsque le prix du baril de pétrole dépasse les 100 dollars, l’intérêt pour la voiture électrique grimpe en flèche. Or, c’est tout l’inverse qui se passe en ce moment. Le prix du carburant n’a jamais été aussi bas, les ventes de voitures hybrides ont donc le vent en poupe. Même si le marché de l’électrique s’est maintenu en ce début d’année, cela pourrait ne pas durer.
Le débat autour de la suppression des zones à faibles émissions (ZFE) risque également de peser dans la balance. Même si la mesure peut apparaître comme une injustice pour les foyers les plus modestes, elle était bénéfique pour pousser les acheteurs vers des motorisations plus vertueuses, dont l’électrique.
Une vision bien trop court-termiste
Les patrons de l’industrie automobile réclament inlassablement une stratégie claire et durable pour le développement de l’électrique. Mais, le gouvernement semble avoir une tout autre conception du long terme — ou simplement un autre rapport au temps. Difficile d’instaurer une trajectoire cohérente quand les ministres se succèdent tous les six mois. Résultat : des mesures bricolées dans l’urgence, mais aucune vision à long terme.

Tous ces éléments de contexte et ces décisions gouvernementales continuent à peser sur l’attrait des véhicules électriques en France, ce qui met les constructeurs dans une situation inextricable (avec la norme CAFE). Pendant que la Chine prend des décennies d’avance sur l’Europe, ici, on souffle le chaud et le froid sur l’industrie automobile. À force d’hésiter, d’amputer et de rétropédaler, on va devenir les rois du statuquo.
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